Sur le plateau, l’incroyable puissance créatrice de Jack Kirby, sa longue collaboration avec Joe Simon, leur profonde amitié, l’irruption de l’histrion Stan Lee, l’ambiguïté de leur relation, les trahisons, les revirements, les éclats de rires, leur fascination mutuelle (c’est Stan qui surnomme Jack : «The King»). Le travail acharné de Kirby rivé à sa table à dessin, l’éternelle position de l’artiste partagé entre volonté créatrice et besoin de remplir la gamelle, le traumatisme de la guerre, le va-et-vient incessant d’un éditeur à l’autre, la crainte constante du lendemain pour l’ancien gosse de rue qui fonce, tête baissée, poings serrés, dans un monde dont il n’a pas tous les codes, qu’il tente de maîtriser en s’entourant de super-héros et dont il dessine le devenir d’un coup de crayon rageur et puissant comme…

Un coup de poing dans la gueule !

C’est ce coup de poing qui nous a définitivement convaincus de monter «The King & me». Les comics ne sont pas seulement des illustrés pour ados en mal d’aventure. Leurs auteurs sont d’authentiques créateurs : ils observent le monde, prennent position, interpellent leurs contemporains, interrogent l’avenir.